Ah ! (Il nous) tu nous as fait voyager « petit père Fernand ».
À l’idée même de constituer le collectif des associations de solidarité internationale dans le Grésivaudan, Fernand fut l’un des premiers à être présent et à mettre son énergie solidaire et communicative pour concrétiser ce projet. Conscient et expérimenté, il partageait l’idée qu’au-delà de l’intervention de chacun à travers l’une ou l’autre des associations, il était fondamental de travailler en réseau, d’avancer en coordination pour donner sens à la volonté d’accompagner les populations soutenues par les associations dont nous faisons partie. Il fut d’ailleurs dès le début membre du comité de pilotage.
Tu nous as fait voyager au cœur de la Colombie
D’ailleurs tu aurais pu demander une carte d’abonnement à Air France ou une autre compagnie, afin qu’au fil des ans cela revienne moins cher à ton porte-monnaie.
Tu nous as fait découvrir les communautés indigènes Embera dans le Choco situé dans la Cordillère occidentale que tu as rencontrées à maintes reprises. J’ose presque dire ta seconde famille… Tu illustrais « le cousinage universel » à ta manière de façon à le rendre concret ! Rencontres de grandes intensités avec ces populations, victimes du blocus économique, de l’occupation de leur terre, de déplacements forcés, de prises d’otages, de disparitions et massacres.
Par là même tu nous as fait voyager au cœur des Droits de l’Homme
Coordinateur Colombie pour Amnesty international France tu n’as jamais cessé d’œuvrer pour la liberté d’expression, les droits des minorités, avec l’idée harnachée au corps (j’oserais presque dire « aux tripes ») que les droits de l’Homme doivent s’inscrire en majuscule dans le quotidien des populations aux quatre coins du monde : appréhender le monde dans les sphères de la justice et des droits fondamentaux !
Nous avons voyagé ensemble, ici, bras dessus, bras dessous
car il ne s’agit pas seulement d’accompagner « là-bas », mais également, de sensibiliser ici, où bien des réalités de l’autre bout du monde sont noyées et déformées dans les médias classiques. Toi qui fus administrateur du Club de la Presse de Grenoble : témoigner ici localement, comme tu l’as fait lors de la semaine de la solidarité internationale au lycée horticole de St Ismier ou lors du Festival des solidarités à l’Accorderie de Pontcharra, par exemple, prônant le dialogue des cultures, la résolution pacifique des conflits, le respect de notre environnement et la solidarité active.
Tu nous as fait voyager en images, photographe Fernand
Au-delà des expositions que tu as conçues , de la création d’Explorer Humanity, dont plusieurs membres du collectif sont adhérents, comme tu le disais : Une image vaut mille mots. Mes clichés photographiques sont la mémoire de ce que j’ai vu et serviront pour des expositions, des articles, des conférences. C’est un moyen de dénoncer les violations des droits humains, de solliciter et faire jouer la solidarité internationale, d’attribuer un rôle spécifique à chaque citoyen en tant qu’acteur de la société civile.
Aujourd’hui, Fernand a fait Le grand voyage, bien au-delà de la Colombie, bien au-delà de l’horizon, bien au-delà des nuages et des pesanteurs terrestres. Là où tu es, ton appareil en bandoulière, tu voyages au cœur de l’immensité où nous te rejoindrons un jour, dans ce Monde que nous ne connaissons mais dont tu nous feras sans doute parvenir quelques images.
Merci à Toi, « notre petit père Fernand », nous continuerons à agir et à témoigner, à agir et à témoigner encore et encore, car comme tu l’as écrit : mes séjours ne me laissent pas indemne, mais mon existence est bien paisible comparée à celles des civils colombiens, qui mettent leur vie en périls tous les jours pour des droits que l’on pense définitivement acquis en France…Ce témoignage permet de montrer que les civils résistent, même si le prix à payer devient de plus en plus pesant. Nous ne devons pas les abandonner. Pensons-y.