"le quotidien au fil de l’eau..."(3) : portage de l’eau
par
Portage de l’eau :
Une fois puisée, l’eau doit être transportée jusqu’à l’habitat, aussi le portage est-il associé systématiquement au puisage.
La technique du portage varie selon les habitudes locales et la distance à parcourir (de quelques centaines de mètres à quelques kilomètres) : le récipient est porté sur la tête (cas fréquent en Afrique) ou à la force des bras, on utilise aussi un balancier appelé palanche (davantage pratiqué en Asie) composé d’une tige de bois ou de bambou courbée posée sur l’épaule avec un seau ou un panier d’osier à chaque extrémité. Lorsque la distance est plus importante (pouvant parfois atteindre 10 à 20 km, comme au Niger), l’activité est généralement organisée entre plusieurs familles ; l’animal et la charrette sont alors utilisés et ce laborieux travail se déroule un jour sur deux ou trois.
Dans la maison l’eau est conservée dans son récipient ou mise dans une jarre afin de différencier celle qui servira à la boisson (de meilleure qualité) et celle qui servira à la cuisine, à la toilette...
Conte africain rapporté par Frédéric LENOIR « D’un monde à l’autre… »
Une femme doit faire une heure de marche, matin et soir avec deux cruches suspendues sur un bambou, dont l’une est fêlée. Réalisant les efforts inutiles que fait sa maîtresse, la cruche fêlée finit par lui avouer : « Tu perds trop d’eau en chemin, car je fuis. » La femme, en éclatant de rire, lui dit : « Mais je sais très bien que tu es fêlée ! » A cela, la cruche lui répond : « Alors pourquoi continues-tu à m’utiliser ? A cause de moi, tu fais davantage d’efforts. » Sa maîtresse lui confie alors : « Oui, mais grâce à toi et à l’eau que tu perds, goutte à goutte, des fleurs ont poussé sur le chemin jusqu’au puits. Et c’est pour moi une grande joie de les admirer matin et soir ».