Présentation du festival des solidarités
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Cette semaine, cette journée à Emmaüs revêtent un caractère particulier où les symboles s’inscrivent dans le lien entre l’association Emmaüs, les Compagnes et Compagnons et le collectif ASI, dans une histoire commune. D’abord on renoue avec bonne habitude symbolisant le trait d’union entre la solidarité locale et la solidarité internationale, les deux faisant partis d’un tout où la Solidarité est gravée dans l’intensité du quotidien, avec un « S » majuscule. La solidarité ne se déclame pas, elle se vit !
Par le mandala, (merci Catherine, Hubert...) nous n’avons pas cherché à « célébrer » Suzanne, qui nous manque tant à Toutes et Tous (Merci Sacha pour ta présence) mais à montrer que l’action du quotidien s’inscrit dans une histoire et que les petites graines que Suzanne a semées, que les petites graines que chacun sème, s’épanouissent au fil du temps et engendrent des forces pour l’avenir. Et souvenons-nous, en 2017, un mandala nous avait déjà réunis autour d’une fresque : ce fut celle d’un bateau de migrants traversant la Méditerranée ; une délégation de jeunes de stea accueilli par les Compagnons autour d’un repas, a réalisé fièrement le drapeau roumain, celui de leur pays. Ce souvenir reste gravé pour eux... Un migrant ayant traversé la Méditerranée, fut le premier à disséminer le sable, avant que des jeunes prennent le relais...
Lors de la préparation de ce Festival des Solidarités nous avons souhaité avoir une pensée toute particulière pour deux Peuples, qui, encore davantage que d’autres vivent des moments très difficiles, affligeants et dont nous ne pouvons pas nous satisfaire en disant « c’est loin... Après tout c’est leur affaire... Nous n’y pouvons rien ».
Le Peuple Afghan : le film « les hirondelles de Kaboul » sera projeté au cinéma de Pontcharra le samedi 4 décembre et Wahid, le président d’EPA témoignera de ses réalités... Mais souvenez-vous : en 2013, l’association Emmaüs Grenoble, dans le soutien qu’elle apporte et apportera encore aujourd’hui sur un autre projet, a financé l’enseignement supérieur à quatre jeunes femmes bachelières, afghanes, à Kaboul, accompagnées par cette même association. La solidarité existait déjà entre les Compagnons et ces femmes « Inconnues » de l’autre bout du monde pour une passerelle...
Le Peuple haïtien : l’exposition dans les locaux ce jour retrace l’histoire, les réalités et la vitalité et que d’aucuns appellent « un pays maudit ». Non bien sûr ce pays n’est pas maudit et la très grande majorité de sa population œuvre dans ce sens. Premier peuple ayant acquis son indépendance par la lutte des esclaves contre le colonisateur français. Souvenez-vous en 2016, ici, Emmaüs le Versoud a accueilli en une journée magique les femmes de Symbi roots : intensité du partage du repas avec les Compagnons, journée de danses, de musiques, d’échanges, encore une fois un soutien financier fut apporté par l’association. Aujourd’hui, la majorité d’entre elles a trouvé comme seule solution d’émigrer au Canada, apportant de l’étranger des moyens financiers pour une vie plus décente à leur famille... même si leurs enfants sont bien loin.
Ce maillage est important et je retiendrai deux symboles d’espoir dans un monde où les nuages cachent bien souvent le soleil, que cela soit ici, dans le Grésivaudan où là-bas, ailleurs de par le monde.
Il y a ces jeunes collégiens qui ont distribué aujourd’hui des « cartes de la solidarité » rédigées lors d’ateliers d’écriture. Ils nous apportent un rayon de soleil en soulignant combien il est important d’être dans la relation à l’Autre, que la différence est une richesse. Nous les remercions.
Avant un nouveau geste de solidarité de l’association dans quelques instants, un retour sur le soutien apporté l’an passé (en réalité en février lors de la présentation de l’exposition : un quotidien au fil de l’eau... ») aux enfants d’Imbidjadj près de Gao au Mali qui peuvent avoir maintenant accès à un point d’eau près de leur école. Les travaux ont été effectués par les habitants, le coût des fournitures assuré par Emmaüs. Leur scolarité s’en trouve favorisée. Et aujourd’hui dans la brousse d’Imbidjadj les principales demandes locales concernent le soutien à des formations professionnelles qualifiantes car la population souhaite rester vivre là où sont leurs racines et a pleinement intégré l’importance d’une scolarisation pour garçons et filles. Nous avons bien conscience que l’ensemble de ces passerelles s’inscrit dans l’envol léger du colibri mais elles attestent que tout être humain peut participer à un monde où la solidarité est vivante et apporte un espoir pour des lendemains chaleureux. Merci à Toutes et Tous qui y contribuent à cette solidarité vivante, socle d’une fraternité planétaire.
Philippe Savoye